Une innovation pour
sauver les baleines
des cordages
de pêche
Une équipe de recherche dirigée par le professeur de génie mécanique de l’UQAR Noureddine Barka a mis au point un nouveau dispositif visant à sauver les baleines empêtrées dans les engins de pêche au crabe des neiges.
Ce système à double seuil de rupture permet de remonter les casiers sans encombre, mais cédera sous la pression d’une baleine empêtrée dans les cordages afin que l’animal puisse se libérer.
« C’est un plaisir pour moi de participer au développement du maillon faible puisque la protection de la baleine noire me tient à cœur. Il y a plusieurs défis intéressants comme protéger le mammifère, mais aussi travailler avec les pêcheurs. C’est motivant de voir que nous sommes sur la bonne voie! »– Samuel Gagnon, technicien en génie mécanique
Une réponse à un enjeu
des pêcheurs
Cette innovation répond à un réel besoin de l’industrie de la pêche. Pour l’instant, une des mesures mises en place par Pêches et Océans Canada et Transports Canada lors de l’empêtrement d’une baleine est la fermeture de la zone de pêche. Le dispositif développé par l’équipe de M. Barka devrait répondre aux exigences éventuelles du gouvernement fédéral pour une pêche durable, sécuritaire et assurant une meilleure protection de la baleine noire de l’Atlantique Nord, une espèce en voie de disparition. Selon le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), il ne resterait que 400 individus dans le golfe du Saint-Laurent.
La baleine noire
de l’Atlantique Nord
Tout le génie de cette innovation réside dans la résistance de ces maillons faibles lors de tensions élevées. En cinq minutes, une baleine empêtrée pourra déclencher le mécanisme et donc faire céder le maillon, ce qui facilitera sa libération, mais en temps normal, le dispositif résistera à la tension exercée par les pêcheurs à la remontée du casier.
Le résultat d’une collaboration
hors pair
L’équipe en génie de l’UQAR a réalisé la conception et assuré le prototypage de cette technologie, et a mis à l’épreuve les prototypes sur son banc d’essai. M. Barka et son équipe ont travaillé pendant quatre années pour développer le maillon faible à double seuil.
Ils ont été appuyés par Merinov qui, de son côté, a réuni le financement nécessaire au projet, défini les besoins des pêcheurs et agi comme interlocuteur, tout en mettant en place le protocole scientifique à respecter lors des essais en mer.
Ligne du temps
Une innovation d’ingénierie mécanique
Le maillon faible à double seuil a été testé lors de sorties en mer au large des Îles-de-la-Madeleine. Fait à souligner, le système a l’avantage de modifier le moins possible les activités des pêches.
« Les essais répétitifs et nombreux en laboratoire ont permis d’amener des résultats précis qui ont fait en sorte que les conclusions se sont répétées lors des sorties de pêche simulée. »
– Professeur Noureddine Barka
Pour la suite
D’autres prototypes seront produits afin de réaliser des tests en mer ce printemps et cet été. La commercialisation et la mise en marché de cette technologie seront assurées par trois partenaires d’affaires, dont le pêcheur de crabe des neiges Daniel Desbois, un acteur clé de ce projet de recherche industrielle.
« Je suis convaincu que cette technologie va répondre à la fois aux attentes des pêcheurs et de Pêches et Océans Canada. C’est de l’équipement qui est facile d’utilisation. Il ne change pas leurs habitudes de pêche et il permet à une baleine de se désempêtrer. C’est gagnant pour tout le monde. »
– M. Desbois, pêcheur de crabe des neiges, président de l’Association des crabiers gaspésiens, copropriétaire et président des Industries Fipec Inc.